Comment déguster son Whisky?

Découvrez les différentes manières de déguster votre Whisky et les points importants à savoir.

“Au shakerpas à la cuillère”

Même si je compte parmi les fans de Sean Connery et Pierce Brosnan, en termes de préparation d’un drink, j’ai comme l’impression que l’on ne va pas tomber d’accord. En effet, le whisky se boit généralement d’une toute autre manière. Je vous propose néanmoins de commencer par décider dans quel récipient vous allez déguster votre Macallan 60y (vous m’invitez?).

Le choix du verre

Le choix du verre est quelque chose de très personnel finalement mais je vous invite à y prêter toute votre attention. Pourquoi? Eh bien tout simplement car comme on peut le constater, depuis plusieurs siècles on ne sert pas un vin blanc dans le même verre qu’un vin rouge. Ce que je tente de vous expliquer par là est que l’expérience d’une boisson (peu importe laquelle) sera en soi différente en fonction du verre employé. Ceci est dû à la forme et donc à la rétention ou non des odeurs et des fluides.

Ainsi, pour rester intellectuellement neutre, le choix de votre verre influencera votre expérience et je vous invite à tester autant de verres que vous le souhaitez. Maintenant, mon âme de puriste a déjà une certaine idée derrière la tête bien entendu, mais restons scientifiques dans ce débat.

 

Voici typiquement le verre classique dans lequel l’on risque de vous servir un whisky dans l’auberge du coin. Idéalement avec une paire de glaçons à l’appui. Ce type de verre se nomme “tumbler” et se retrouve dans beaucoup de films et date des années 1950 très probablement. Au vu de l’ouverture très ample que présente ce verre, je ne recommanderais pas de l’utiliser, au risque de vous priver de certaines expériences olfactives.

Évidemment, me direz-vous, le plus important c’est le liquide finalement non? Eh bien sachez que 50% de l’expérience d’un whisky vient de son emprunte olfactive. Vous trouvez toujours que le choix du bon verre n’est qu’une formalité?…

Vous trouverez ici les principaux verres que j’utilise à titre personnel. Il y en a bien entendu plein d’autres mais c’est ces standards que vous allez retrouver dans les cercles d’appréciateurs de Whisky.

Sur la droite, vous trouverez ce qui c’est imposé avec les années comme nouveau standard dans le millieu : le “Glencairn” classique. Vous le trouverez plus ou moins partout où l’on sait différencier un Bowmore 12y et un Balvenie 12y.

Au centre, c’est le verre généralement utilisé durant les foires spécialisées comme le Whisky and More de Genève (que je vous conseille fortement!) l’idée est de vous permettre de vous forger une opinion rapidement sur un whisky avec une très petite dose. Vous remarquerez la similitude de la forme en tulipe entre le Glencairn et celui-ci. En l’occurence, c’est bien ça son nom : “le verre tulipe”.

Finalement, vous trouverez sur la gauche, le verre appelé “Copita” également de la marque Glencairn. C’est le verre de référence des maîtres distillateurs et blenders. C’est un verre typiquement formé pour le nosing et permet d’analyser en détail un whisky. C’est au passage mon préféré, vous l’aurez remarqué durant mes articles de présentation.

Il existe ensuite d’autres verres comme le fameux verre peugeot à refroidissement direct (inside joke), le verre Norlan (tout nouveau sur le marché) et bien d’autres. Ce qu’il faut retenir c’est que le choix du verre est non seulement dirigé par le type de liquide mais également en fonction de l’objectif.

Ma recommandation personnelle serait d’utiliser un Copita pour une analyse précise d’un whisky ou pour une première dégustation, puis un Glencairn classique pour les soirées entre Malteux.

De l’eau, des pierres ou de la glace?

Maintenant que vous avez choisi votre verre de prédilection et probablement votre Whisky, la question forte en débat se doit d’être posée : Doit-on refroidir et/ou diluer son whisky? La réponse est : peut-être.

Tout comme le verre, c’est une question personnelle avant tout. Commençons par les pierres : c’est un moyen de refroidir le Whisky sans pour autant le diluer. Cette pratique a beau rendre le breuvage plus agréable pour certains palais, elle est toutefois contestée par beaucoup de personnes de par le fait que le froid a un effet anesthésiant pouvant ainsi gâcher/cacher des goûts et odeurs.

Ensuite, si l’on parlait des glaçons? C’est également une pratique qui peut se justifier si l’on aime ça. À nouveau, on a l’effet anesthésiant qui n’est pas forcément souhaité par tout le monde. La recommandation générale est de déguster un Whisky à température ambiante (~18-20° C).

Vient finalement le sujet de la goutte d’eau. Ce qu’il faut savoir c’est que la majorité des Whiskies consommés dans le monde sont déjà dilués (depuis la nuit des temps) à la sortie du fût. Et ce, par les maîtres distillers et blenders. Étant donné le fait que ce sont eux les vrais professionnels du domaine, je pense qu’il est sage de penser que c’est une bonne pratique. Il faut alors faire recours à vos cours de chimie et vous rappeler que la structure moléculaire de l’éthanol change drastiquement lors de l’ajout d’eau par exemple. Ceci permet donc de révéler certaines notes spéciales que vous n’auriez jamais ressenties sans eau. Testez donc toutes les variantes pour trouver votre équation idéale et n’oubliez jamais que les variantes dépendent également du Whisky. Ainsi, si vous avez trouvé la bonne combinaison pour l’un, cela ne signifie pas qu’elle marchera forcément pour l’autre. Restez curieux!

Découvrez le tasting template!

Certains d’entre-vous m’ont contactés pour savoir comment je m’y prenais pour évaluer les whiskys. Et je dois avouer que j’ai toujours eu tendance à rigoureusement prendre des notes systématiquement lors d’une dégustation. Alors j’ai décidé de mettre le template sortant de ma tête sous forme digitale. Enjoy!

Les dimensions principales?

Je crois qu’à présent vous savez tout pour débuter à analyser un whisky. Sachez encore que les principales dimensions à observer sont les suivantes : Nez (odeur), Palais (goût), Finale (after-taste). Ces éléments vont structurer votre dégustation et vous permettent apprécier toutes les facettes de ce fabuleux et nombre breuvage. Chacune de ces étapes vaut la peine de s’y attarder et n’oubliez pas que 50% de l’expérience se situe dans l’odeur 😉

Dernier conseil pour la route : L’alcool est dangereux pour la santé, consommez le de manière raisonnable et surtout en bonne compagnie. Limitez-vous à 3 drams et échangez vos expériences avec vos amis, c’est là que réside toute la magie du Whisky. Slainte!

Article bientôt en ligne!